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C’était la dernière chance des quatre étudiants de réintégrer leur cursus à Sciences Po Paris dans les plus brefs délais : la juge des référés de l’audience qui s’est tenue vendredi 25 octobre au tribunal administratif de Paris, en a décidé autrement.
Les étudiants sont accusés par leur direction d’avoir participé à une action du Comité Palestine le 27 septembre, où le slogan « Israël assasin, Dassault, Carrefour, L’Oréal, BNP-Paribas complices » a été scandé et des mains rouges ont été apposées, d’après le témoignage du directeur de la vie étudiante de l’Institut d’études politiques (IEP), présent sur les lieux. Ce dernier affirme les avoir entendus scander des chants tels que « Viva Intifada » et filmer l’action pour la diffuser sur les réseaux sociaux du Comité Palestine. Ils ont l’interdiction d’entrer sur leur campus depuis le 8 octobre. A l’audience, ils ont nié être les auteurs des faits.
« Le forum avait lieu dans la cafétéria, un point central de Sciences Po, a témoigné l’une des étudiantes devant le tribunal. Je passais par là pour aller en cours puisque c’est sur le chemin et j’ai vu qu’il y avait une foule de personnes et des cris. J’ai juste pris une vidéo de trois secondes, par simple curiosité. » « Si on nous a vus, c’est bien parce qu’on ne participait pas à l’action, a ajouté un des étudiants requérants. Les militants portaient tous des keffiehs et des masques. Nous, on est juste passés. »
Le 12 octobre, un référé-liberté a été examiné pour déterminer si la condition « d’extrême-urgence » pouvait être caractérisée et permettre aux requérants de reprendre leur scolarité. Il a été rejeté. Vendredi, c’est la condition d’« urgence » qui était débattue. Outre la contestation des faits en eux-mêmes, le réel enjeu de l’audience était de déterminer si, sur la forme, juridiquement, il existe une atteinte suffisamment grave au bon déroulement de la scolarité des étudiants pour suspendre la mesure conservatoire prise par Luis Vassy, le nouveau directeur de Sciences Po.
Les deux avocates des étudiants, Me Taharraoui et Me Lafouge, ont engagé cette requête en attendant l’audience qui doit trancher, sur le fond, la question de la légalité de la mesure conservatoire prise par la direction de Sciences Po. « Cette mesure s’avère être en réalité punitive puisque les requérants ont déjà accumulé un retard pédagogique important », a plaidé Me Lafouge.
Pour éviter que des cours soient manqués, l’administration a proposé de les suivre via l’application Zoom, rétorque la défense de Sciences Po. C’est pour cette raison que la juge a rejeté le recours des étudiants. « Les cours proposés en Zoom sont surtout des cours magistraux. Ils loupent, par exemple, l’apprentissage des cours de langue, qui nécessitent d’être sur place », avait objecté Me Lafouge, avant le rejet.
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